ESCALIER

Revue de textes d'artistes, relativement semestrielle. ESCALIER traite de conversations, au sens large et à travers différents protocoles plus ou moins stricts. La revue est conçue par Johana Blanc et mise en forme par Anaïs Bloch. Les boitiers de distribution ont été réalisés par l'atelier d'ébénisterie Les Formes.

Vous pouvez trouver cette revue à Genève au Centre d'Art Contemporain ou à la librairie La Dispersion, et à Paris à Treize, à GB Agency ou à Bétonsalon, et partout par correspondance (écrire à revue.escalier@outlook.com)

 

N°00 - Décembre 2019 - EN DESCENDANT L'ESCALIER

Avec les textes de Celine Aernoudt, Sophie Lapalu, Julie Sas et Anna Sciarrino.

L’expression « avoir l’esprit d’escalier » se dit d’une personne ayant peu de répartie, qui n’arriverait à se forger une opinion ferme que longtemps après que le débat ait eu lieu, qui, prise de torpeur lors d’une discussion, ne réussirait à formuler le fond de sa pensée qu’une fois partie, en descendant l’escalier. La revue ESCALIER propose, à travers diverses stratégies, d’utiliser le texte pour retarder, détourner ou prolonger une conversation. Dans ce premier numéro, j’ai invité une écrivaine, une curatrice et deux artistes pour imaginer ce que pourrait être un texte de seconde main.

 

N°01 - Septembre 2020 - DANSE AVEC LES STARS

Avec les textes de Diane Rivoire, Julie Sas et Caroline Schattling Villeval.

Ce numéro s’interroge sur la manière de s’adresser à ses idoles. Comment parler et admirer, où se positionner, quelle déférence adopter, de quoi parler ? Les trois autrices invitées, Diane Rivoire, Julie Sas et Caroline Scattling Villeval, en interpellent d’autres, mort•e•s ou bien vivant•e•s, et instaurent avec elle•eux un dialogue qui déconstruit le schéma de l’élève s’adressant au Maître, pour chercher un niveau de discussion plus complexe.

 Escalier n°02 - DE L'AUTORITÉ QUELCONQUE, PARTING WITH THE BONUS OF YOUTH

Carte blanche à Douna Lim et Théo Pesso

« L’exposition réunit plusieurs œuvres d’art et des objets d’intérêt pour tenter de rendre visibles les notions d’art et de complexité pédagogique dans une exposition. Les œuvres d’art présentées (ainsi que les objets d’intérêt présentés dans le contexte de l’art) fonctionnent par elles-mêmes, tout en faisant un clin d’œil à l’idée du documentaire en négociant les termes de l’art, de l’éducation et de l’exposition elle-même. Une sérieuse caricature est peut-être à l’ordre du jour. » Il conviendra d’aborder cet extrait comme on pourrait aborder Parting with the Bonus of Youth et l’ensemble ce numéro de la revue ESCALIER.
En d’autres termes, de l’aborder selon le pouvoir particulier des citations, qui découle non pas de leur capacité à transmettre une expérience et à permettre au lectorat de la revivre mais, au contraire, de leur capacité à « faire table rase, à expulser du contexte, à détruire. »

 Escalier n°03 - À QUI TU PARLES ?

Avec des interviews de Cecelia Condit, Phobe-Lin Elnan et Ramaya Tegegne.

« Il y a quelques années, j’ai pris le parti de ne plus lire de romans écrits par des hommes cis-genre blancs et hétérosexuels, sauf urgence majeure ou pistolet sur ma tempe. Cela a constitué une véritable révolution dans ma vie, et dans mon rapport à l’écriture et à la création en particulier. Cela m’a fait prendre conscience, entre autres, que très peu de ce qui a constitué mon premier contact avec la culture s’adressait à moi.

Déconstruire l’idée de parole et d’écoute neutre est selon moi à la fois salutaire, incontournable et urgent. Car outre me débarrasser d’un certain nombre d’injonctions patriarcales superflues, je pense que cet exercice m’a permis de voir mon propre regard, ses spécificités et ses lacunes. Savoir d’où on regarde et d’où on parle est un outil critique puissant, ou comme l’explique Donna Haraway : « seule une perspective partielle promet une vision objective. » Je ne parle pas de nulle part, et je ne parle pas toute seule. Une fois ces bases posées, la question qu’il reste à poser est : à qui je parle ?

À qui s’adresse une œuvre, et à qui donne-t-elle la parole ? Quel vecteur peut-elle constituer, et pour quel message ? À travers trois entretiens donnant lieu à une édition triple de la revue ESCALIER, je me suis intéressée à des œuvres qui mobilisent cette notion, que ce soit comme un thème ou un outil : la vidéo expérimentale de Cecelia Condit Possibly In Michigan (1983), devenue virale auprès des 16-20 ans, dont le hashtag compte à ce jour 65,6 millions de vues sur TikTok ; le conte philosophique Sad Bread (2021), dont il s’agira ici, où Phoebe-Lin Elnan nous parle d’un boulanger qui ne sait pas qui il nourrit ; et enfin la performance Corners (2017) de Ramaya Tegegne, qui détaille son environnement en le posant comme condition d’existence. »

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Disponible
--> à Genève : à la librairie la Dispersion ou au Centre d'art contemporain ;
--> à Paris : Treize, au centre culturel suisse, à GB Agency ou à Bétonsalon à Paris,
--> dans les meilleurs salons d'édition
--> et partout par correspondance ! Écrire à revue.escalier@outlook.com (prix libre + frais de port)

Escalier n°04 - ENTRE LES LANGUES

Avec les textes de Marl Brun et Havasu Kaya.

« J’aime bien la qualité trouble de l’échange qui se crée lorsque qu’aucune des parties d’une conversation ne maîtrise la langue maternelle de l’autre. (...) Est-ce que je comprendrais la même chose, si l’échange se déroulait dans ma langue maternelle ? Ou est-ce que la part d’empathie et de projection que j’utilise pour combler mes lacunes linguistiques laisserait place à un vide, une incompréhension sans mots ? Ce numéro d’Escalier invite deux artistes qui, avec des approches très différentes, auscultent et travaillent cet espace fertile de compréhension qu’on trouve entre les langues.

Marl Brun rédige des poèmes dans un anglais qu’elle qualifie de « moyen », puis filme ses proches les traduire en direct vers le français. Ce n’est pas tant ce qu’on perd mais ce qu’on gagne dans la traduction qui l’intéresse. Elle publie ici une sélection de poèmes non traduits, comme des énigmes à déplier dans lesquelles se composent des histoires d’amour, de sexe, de nourriture et d’identité.

Havasu Kaya a plus d’une langue maternelle. Avec ses Mots de passes incantatoires à l’usage des enfants d’immigré•exs turcophones, dont il publie ici un extrait, il propose une expérience de l’intraduisible. Il y utilise des mots ou expressions turques comme points de départ d’un réseaux d’anecdotes, souvenirs et bribes de réflexions. Les mots sont ici des liens subjectifs, ouverts et bruts, qui racontent sans transcrire. »